dark poetry |cs209

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

This is certainly not the first attempt of rendering a narrative or thespian declension of the so-called musical indeterminacy, but the intrinsic heterogeneity, the wise literal references and the bizarre orchestrating techniques, which have been showed on "Dark Poetry" by this trio of Norwegian musicians made up of pianist Dag-Filip Roaldsnes, alto-saxophonist Kim-Erik Pedersen and drummer Tore T.Sandbakken, makes it one of the most interesting attempt, which tries to follow such a direction along with many quotations and references. After the introduction of the three ideal narrating voices on "Entrances", they seems to offer a potential sonci translation of the notorious novel "Bleak house" by Charles Dickens on the homonymous track, whose constant creaks, tottering and groggy sonic structures and wobbly melodies manages to evoke the cutthroat and sadly realistic plot of the novel, which has still been considered one of the best indictment against law, lawyers, red tapes and nitpicking aspects of many civil jurisdictions, a shadow play for the filthiest side of human nature. The intense low-key broken melodies on "Short letter, long farewell" and their tacit sketchiness seem to evoke another moment of that novel. I mentioned Dickes' novel, but their sonic exploration could be perfect to set to music many other bleak houses from other arts: I could remind the house described by Shirley Jackson on "The Haunting of Hill House" or the imagined houses where characters portrayed by Schiele could live into. Their music sometimes sound deliberately a sort of mirroring of impossible geometries, weird-looking corners, crooked rooms, cramped cells, even when they seek for similar structures in the organic world ("Tweak peak", "Jakla"), within sonic ("So low", "Graph", "Etude I", "Etude II") and literary ("For sale: Baby shoes, never worn", quotation of the known flash fiction by Hemingway). The dedication to Morton Feldman's "Trio" on "Trio for Morton Feldman" cannot be but dutiful to one possible source for inspiration of "Dark Poetry", even if an attentive listening could remind techniques and sketches from John Cage, or Henry Cowell.. Vito Camarretta (Chain DLK)

Bleak House est un trio sax alto / piano préparé / percussions original dans cette formule habituelle de la free music. Plus que les techniques personnelles, c’est surtout l’esprit de groupe et cette manière toute spéciale qu’ont ces trois musiciens à interagir et la qualité particulière du silence intégré à l’improvisation qui frappe à l’écoute et rend leur musique intéressante. Plus proche de la « nouvelle musique » post-contemporaine que du free-jazz. Lors du premier morceau, chaque intervention de chaque instrumentiste semble inspirée par les sons des deux autres sur le moment même. Les idées fusent comme commentaires sonores de ce qui vient d’être joué par un des trois musiciens avec un réel à-propos. Le pianiste tire des sons intéressants de la table d’harmonie et des cordes préparées quand le percussionniste fait gémir les cymbales et métaux et que le saxophoniste crachotte et ventile. Chaque pièce improvisée a un caractère bien défini et exprime l’intention des trois improvisateurs : ils apportent des idées nouvelles qui sont développées méthodiquement et distinctement avec concision. Vu que les morceaux sont relativement courts, l’attention de l’auditeur est sans arrêt sollicitée par des événements sonores et la maîtrise du silence entre chaque improvisateur. Le piano est aussi sollicité via le clavier par un beau toucher avec des accords et des intervalles de notes suspendues en apesanteur. Bleak House a une forte individualité collective et leur collaboration en trio se situe à un niveau supérieur d’écoute, de réflexion et d’originalité sans faire appel à une quelconque virtuosité. Le mérite de leur musique serait de faire découvrir à un public curieux une autre façon de créer et vivre la musique. On entend étrangement dans le dernier morceau que la musique se termine. A écouter. Jean-Michel Van Schouwburg (Orynx-improv'andsoun)

Bleak House is a free improvisation trio whose members I had never heard of before: Dag-Filip Roaldsnes, piano; Kim-Erik Pedersen, alto sax; Tore T. Sandbakken, drums. European-style free improv with a jazzy backbone reminiscent of Lennie Tristano. Short pieces, well executed, on the quiet side. “Trio for Morton Feldman” is particularly successful. François Couture (Monsieur Délire)

Saluant Dickens, la maison « bleak » du trio norvégien de Dag-Filip Roaldsnes (piano), Kim-Erik Pedersen (saxophone alto) et Tore T. Sandbakken (batterie) promet une poésie « dark » au travers des quatorze pièces brèves de cet album enregistré début 2010... et se tient joliment, parfois un peu littéralement, à ce programme : mélodies suspendues, belle écoute aérée (Trio for Morton Feldman), combinaisons de timbres, mais aussi un penchant pour le méditatif... que le groupe sait heureusement circonscrire à temps – une vraie qualité quand les ambiances frisent trop le romantisme. Guillaume Tarche (Le Son du Grisli)

Bleak House, ce sont trois musiciens norvégiens, une instrumentation classique pour une musique inattendue. Dag-Filip Roaldsnes au piano, Kim-Erik Pederson au saxophone alto, et Tore T. Sandbakken à la batterie et aux percussions. Un trio sax/piano/batterie paru chez creative sources, à quoi pourrait-on s'attendre d'autre qu'à un énième trio d'improvisation libre ou de free jazz ? Sauf que... non, Bleak House propose quelque chose de vraiment inattendu avec Dark Poetry.

Bleak House est un trio qui sort de nulle part pour proposer du neuf : une musique que l'on pourrait qualifier de romantisme abstrait en quelque sorte. Le piano est la plupart du temps mélodique, il joue de courtes phrases cellulaires, aérées et modales, sur un tempo lent et aéré, où les couleurs des modes sont aussi importantes que les résonances des cordes. L'influence de Feldman (à qui une des pièces est dédiée) interprété par Tilbury ne semble pas loin pour ce trio qui propose des improvisations semblant imiter l’expressionnisme abstrait en musique. Sauf que les modes utilisés rappellent aussi bien Debussy que la construction en cellule répétitive peut faire penser à Feldman, et que de nombreux éléments proviennent aussi de l'improvisation libre et du réductionnisme. Car il ne faudrait pas oublier la présence de l'alto et des percussions qui soutiennent et amplifient les éléments abstraits, et leur confère une puissance lyrique surprenante, un lyrisme sonore qui va au-delà des mélodies aériennes et fantomatiques du piano. La musique semble décomposée, quand un des instrumentistes s'occupe d'explorer le timbre, l'autre s'occupe de la pulsation et le dernier de la mélodie. Une division du travail qui rend chaque élément exceptionnellement inense.

La richesse et la complexité des superpositions romantiques ainsi que le lyrisme sont présents aux côtés d'exploration sonore minutieuse et répétitive. Ce ne pas totalement abstrait, ni mélodique, l'important ne réside ni dans le timbre ni dans les couleurs, ni dans le système modal ni dans l'improvisation ; l'important et la force de ces 14 pièces résident surtout dans l'imbrication subtile et poétique de ces éléments. Un imbrication qui leur rend à tous un hommage poignant. Conseillé. Julien Heraud (ImprovSphere)

Piano, alto sax, drums and percussion are the brushes used to paint this set of 14 intriguing pieces that are minimalistic in conception, but pregnant with meaning, making the "Dark Poetry" title significant and apt.

"Entrances," with its cymbals splashes, plucked piano strings and keening sax fragments, serves as a concise prologue to a moody listen that mainly stays with a chiaroscuro palette. Attentiveness to shades of silence and a wide variety of sonic inflections seems to govern the choices the musicians make in this "every-detail-counts" approach.

This trio of Norwegian musicians made up of pianist Dag-Filip Roaldsnes, alto saxophonist Kim-Eric Pedersen, and percussionist Tore T. Sandbakken work as one voice, judging from the cohesiveness of the vision articulated on this disc in these quasi Haiku — because they are not all that short — but more like concise lyrics in a sequence, variations on a theme, the theme being the play of sound and silence, the musical equivalent of the black and white of words on a page.

I especially liked the track called "This is what we heard," for its resonant fullness with minimal materials (a dry multi-timbral reedy sound from the alto sax, a build-up of dark piano chords, and ripples of percussion of varying shades), although the eerie squeaks, drips and whispers of "Trio for Morton Feldman," were also entrancing. But the whole set shares this less-is-more approach and the trio prove to have a fertile collective imagination in creating vivid variations on light and dark, from the aforementioned "Entrances" to the mournful and touching closing track, "For Sale: Baby shoes, never worn," which, like the whole set, seems to highlight absence — what is not there being as important as what is. Paul Serralheiro (The Squid's Ear)