The Giving Tree Moving On cs784

 

 

 

 

 

 

 

 

L’area dei musicisti creativi portoghesi questa volta accoglie un americano che ormai da lunga data è presente su incisioni di musica improvvisata dando un suo sontributo importante ovunque si è trovato a partecipare nei progetti più disparati, si tratta del violoncellista Fred Lonberg-Holm, insieme a lui ci sono il noto contrabbassista João Madeira, Ernesto Rodrigues alla viola, Flak alla chitarra elettrica e José Oliveira alle percussioni.
È un disco piuttosto l ungo, quasi settanta minuti divisi in nove brani in cui si pratica l’improvvisazione collettivi, stupendi intrecci di corde sostenuti dalle percussioni di Oliveira che colpiscono per la loro visceralità, senza niente di cerebrale, solo emozioni comunicate nel modo più diretto grazie alla musica in costante fibrillazione.
Funziona tutto alla grande grazie anche all’equilibrio all’interno del collettivo, tutti partecipano ed hanno qualcosa da dire allo stesso modo, senza che nessuna voce prevarichi o sia fuori luogo all’interno del collettivo.
Fred ed il suo violoncello si integra perfettamente, come se avesse suonato sempre a Lisbona, come sempre un grande che fa da catalizzatore ad una incisione che mantiene alta la tensione espressiva dall’inizio alla fine . Vittorio Loconte (Kathodik)

Free Music is the stated aim of this disc. This  suite of eight sequences distinguished by Roman numeral-numbered tracks is dedicated to pure and interactive improvisation from Portuguese players violist Ernesto Rodrigues, who also plays crackle box, guitarist Flak; bassist João Madeira  and percussionist José Oliveira plus American cellist Fred Lonberg-Holm. All have extensive creative music experience working with everyone from Peter Brötzmann and the Glasgow Improvisers Orchestra to Bruno Parrinha and “Baby” Sommer.
All manner of extended string techniques, tonal ambiguity and division among arco and pizzicato motifs are omnipresent on The Giving Tree Moving On. Oddly enough through Oliveira’s cymbal sizzles and drum clacks are less evident than Young’s bassoon on the other disc. However the guitar twangs and strums and the chirps, whistles and suckling noises from Rodrigues’ primitive electronics are more prevalent especially during the later part of the program. Pressure is intensified with raspy cello stops and viola scratching, while Flak creates an individual role as his pointed twangs and flanges reverberate among the arco strings. His strums however join with the bassist’s woody pats and stops to create a continuum equivalent to that from the bassoonist and bassist on the other disc. Madeira contributes solo variations with col legno or spiccato resonations as well. All strands combine on the concluding “VIII”, which is also the CD’s longest track. Linear stability is created as cymbal clanks and low-pitched double bass vibrations provide the horizontal ballast upon which guitar frails and contrasting aviary chirps and answering squeaky string rubs  are swept into a consistent descending narrative. The group also posits a profound plan to present high-quality string-based sounds. Ken Waxman (JazzWord)

Cela fait des mois que ce remarquable enregistrement stationne sur ma pile de CD’s à chroniquer et à côté de fichiers digitaux rassemblés dans des « playlists » Itunes qui n’attendent qu’à être ingurgitées, réécoutées, disséquées et décrites en quelques lignes de ma part. En fait, avec les albums enregistrés par Ernesto Rodrigues et ses acolytes d’un jour ou de tous les jours pour son label Creative Sources, on a sérieusement l’embarras du choix : c’est sûrement la production d’enregistrements de musiques improvisées libres la plus dense et la plus documentée qui soit. On est arrivé ici au n° 784 avec cette session du 13 mars 2023 et on aborde déjà l’année 2025 avec le n° 849 : le génial cd Double Whispers in the Moonlight du trio de base Nuno Torres, Ernesto et Guilherme Rodrigues, et le n° 854 : Meari Instant Waves avec Ernesto, Jung Jaekim au saxophone et Alvaro Rosso à la contrebasse que je n’ai pas encore écouté. Ces dernières années, je pense avoir eu entre les mains de nombreuses perles, de magnifiques improvisations auxquelles Ernesto, son fils Guilherme et leurs proches amis portugais participent ou des artistes étrangers comme l’incontournable violoncelliste chicagoan Fred Lonberg-Holm. Ces dernières années certains de leurs projets ont rassemblés des artistes tels que Gunther Sommer, Alex von Schlippenbach, Carlos Zingaro, Axel Dörner, Frank Gratkowski, Michael Griener, Floros Floridis, Ute Wassermann, Alexander Frabgenheim, Eva-Maria Houben, Simon Rose en s’écartant souvent fortement de leur trajectoire « réductionniste » « minimaliste » « bruitiste » révélée au début du label en 1999-2000. Ces enregistrements sont très souvent des réussites cohérentes où s’affirment toujours les caractéristiques de l’univers des Rodrigues et consorts en symbiose avec celles de leurs invités. Mais ce qui rend leur travail et leur démarche esthétique essentiel va bien au-delà du fait de s’aligner avec des improvisateurs à la notoriété aussi indiscutable que les Alex, Gunther, Fred, Carlos, Ute etc… . En suivant le travail d’Ernesto son fils Guilherme et ses camarades, Carlos Santos l’électronicien réalisateur exclusif des pochettes CS, les bassistes João Madeira, Alvaro Rosso, Hernani Faustino, le violoncelliste Miguel Mira, les guitaristes Abdul Moi-Même et Flak, les souffleurs Nuno Torres et Bruno Parrinha, le percussionniste José Oliveira etc… se découpe une ligne de force, un projet collectif auxquels se sont joints de nombreux musiciennes et musiciens. Par exemple avec leur Variable Geometry Orchestra ou l’ensemble IKB. Au fil des années, ce noyau d’artistes s’est étendu à une communauté active au Portugal et au-delà des frontières en bonifiant et optimisant son niveau musical et créatif avec la plus grande exigence esthétique et musicale. Aussi le label Creative Sources a servi la cause de nombreux improvisateurs dans toute l’Europe en publiant des centaines d’enregistrements parmi les plus aventureux. On peut facilement imaginer le travail colossal que représente la production de huit cent cinquante compacts en l’espace de 25 ans et toute la générosité et le dévouement insufflés avec un sourire et une simplicité désarmantes. Ernesto et ses proches sont des artistes de la stature des John Stevens et John Russell autant pour leur talent intrinsèque que pour leur intense travail COLLECTIF au plus grand bénéfice de la scène improvisée, œuvre d’une valeur inestimable bien au-delà leur contribution artistique individuelle. D’ailleurs, le premier CD CS001, Multiples avec Ernesto, Guilherme et José Oliveira était dédicacé à John Stevens, ce qui veut tout dire.
Alors cet Arbre « Donnant » qui bouge (en avant) décliné en huit parties fait songer au rêve de John Stevens tel qu’il l’a narré à Victor Schonfield. « Nous avions un saule dans le fond du jardin et j’observais cet arbre, les oiseaux et l’herbe en pensant « Bon, nous (les musiciens du Spontaneous Music Ensemble) pourrions être comme cela ». Nous pourrions être tout proche de la nature, si nous apprenions comment interagir. ». J’entends ici se développer une musique sauvage, d’une grande finesse avec une multiplicité d’attributs sonores, de textures, d’actions instrumentales, vibrations, filetages, grincements, éclats, de magnifiques nuances qui se joignent, se défont, s’évanouissent ou surgissent tout de go, s’agrègent étrangement, accélèrent leur ou sont concassées inexorablement. L’écoute mutuelle est à la hauteur de l’esprit d’à-propos et de leurs intuitions instantanées. Une réussite musicale au niveau des meilleurs albums publiés par CS chroniqués dans ces lignes depuis des années. Jean-Michel Van Schouwburg (Orynx)