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Le nouvel album de l'artiste français Sylvain Chauveau est consacré au piano solo, il a été enregistré et mixé sous la houlette de John McEntire (membre du célèbre collectif post-rock-jazz Tortoise basé à Chicago). Une collaboration de haut niveau qui signifie très certainement la volonté de ce musicien non musicien, puisqu'il ne maitrise aucun instrument mais qui sait toujours faire preuve d'ingénuité et de sensibilité, de sortir de cet étroit et étouffant cadre franco-français. Sylvain Chauveau affirme à nouveau sa fascination pour le silence, celui qui donne un autre sens aux jeu instrumental et à la voix, ce silence qui s'intègre comme élément compositionnel et décuple le pouvoir émotionnel d'un compositeur ou d'un interprète dans des univers aussi différents que ceux de John Cage, de Morton Feldman, de Dave Gahan ou de Mark Hollis. Durant 47 minutes Sylvain Chauveau laisse aller ses doigts sur un choix de notes guidé, non pas par une technique ou une école pianistique, mais par un geste à l'évidence venant du coeur, de l'esprit et peut-être même de l'âme. Tout cela est naturellement cadencé par un rythme qui semble presque biologique. On est loin des musiques d'ameublement car, paradoxalement cette économie de notes requiert, mobilise et vampirise l'entièreté de nos sens. Finalement cet album est un peu celui que tous les mélomanes non musiciens rêvent de faire lorsqu'ils posent leurs mains timides, inexpérimentées mais sensibles sur un clavier. Beaucoup en ont rêvé, Sylvain l'a fait, intelligemment et harmonieusement, cela fait toute la différence, je vous encourage à aller sur son nouveau site internet sylvainchauveau.com pour vous procurer cette nouvelle merveille. Eric Serva (France Musique) Lightly indeed. Lovely solo piano piece, somewhat out of Feldman but not so much as to be distracting. Soft throughout, notes allowed to hang, occasional gentle repetitions, notes spiced with just enough sourness to avoid any overly sugary content. Echoes of Tilbury as well. Very enjoyable recording. Brian Olewnick (Just Outside) Sylvain's
aural signature, a clustery piano phraseology, mannered, melodious and
oftentimes attractive enough, seems at first out of place on Creative
Sources, a label based in Portugal known for its relentlessly shifting
electro-acoustic configurations. fortepianowe granie w stylu Johna Tilbury'ego z wałtkami i odniesieniami do Mortona Feldmana, spokojne i wyciszone. Astipalea Records (Felthat) Sylvain Chauveau on Creative Sources? What’s going on? Upon listening, I quickly understand why his regular outlets passed on Touching Down Lightly. This work is by far his most Spartan. It’s a 45-minute piano solo in which there is more silence than notes. That said, if the piece isn’t beautiful (with that little actual substance, there can’t be beauty - and that’s not an esthetic judgment), it’s a pretty enjoyable piece that plays elegantly on tension and evanescence. I’m thinking about Morton Feldman, but also The Necks and Buhren und der Club of Gore. And the sweetness and melancholia are 100% Chauveau. François Couture (Monsieur Délire) "Touching
Down Lightly" contains a quote from Derek Bailey on its sleeve, from
which this album takes its cue: "The old jazzers, when you asked
them what they were doing, they would say, I just play, man. And that
is a philosophical statement". Bailey, famously, believed in the
primacy of playing over the end product, which he compared in its banality
to the image of a completed jigsaw. Here, however, is an end product,
and in the light of its driving sentiment, it feels a little invidious
and paradoxal to assess.
Une singulière musique pour le clavier du piano en solitaire dans l’espace du silence dont Sylvain Chauveau semble examiner la profondeur et la durée en y laissant mourir le son des notes touchées, chacune avec une intention particulière. L’auditeur se concentre alors sur la qualité de l’intervalle entre les quelques notes choisies et leurs dynamiques respectives. Isolé dans le silence, un arpège égrené confère alors tout son pouvoir à l’intention de l’artiste. Cela pourrait sembler austère, minimal et contemplatif, mais l’oreille exercée se laissera emmener par la pensée du compositeur (?) et les balancements sur trois notes prendront un sens mystérieux. La moindre hésitation est perçue et change la perspective de l’ensemble. Les durées des silences et les notes isolées (vers la 16’) acquièrent une dimension de plénitude. |