Gateway '97 |cs225

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

WTTF est quartet d'improvisateurs européens réunissant Phillipp Wachsmann au violon et à l'électronique, Roger Turner aux percussions, Pat Thomas au piano et à l'électronique, et Alexander Frangenheim à la contrebasse. A noter que si cet album a bien été édité en 2013 sur creative sources, il s'agit comme le titre l'indique d'un vieil enregistrement datant de 1997 et enregistré à Gateway.

Et en 97, il ne faut pas l'oublier, l'avant-garde des musiques improvisées s'appelait encore l'eai (improvisation électroacoustique), c'était encore violent, avec du son à profusion, et beaucoup d'énergie. C'était encore très fortement basé également sur l'interaction et la spontanéité. Et voilà, tout est dit sur ce quartet. La plupart des lecteurs de ce blog savent certainemnt très exactement à quoi s'attendre. Des notes brèves, énergiques, puissantes, avec des irruptions momentanées de bruit, des modes de jeux très étendus et une énergie maximale. A vrai dire, je ne sais pas si ça valait vraiment le coup de publier ce disque. Je me le demande. Ca témoigne d'une certaine esthétique à une époque certes. En plus, il faut le dire, c'est très très bien fait : les quatre musiciens sont tous de grands virtuoses, l'énergie est toujours là, c'est brut, puissant et assez jouissif. Mais malgré toutes les qualités indéniables de ce disque et le talent de chaque musicien, aujourd'hui, ça paraît un peu trop daté et déjà entendu surtout, voire institutionnel. Julien Héraud (ImprovSphere)

Publié récemment par Creative Sources, Gateway ’97 est une session inédite et miraculeuse d’ « improvisation libre » enregistrée au studio Gateway (Evan Parker et cie) à l’époque ou  des labels de CD’s comme Emanem ou Incus prenaient leur envol.
Je trouve bien dommage que personne n’ait publié cet album car, voyez-vous, il y a la musique improvisée qui se « ressemble » et celle qui se distingue par sa singularité. Ici une manière de jouer ensemble qui remet en question les habitudes et évite l’ennui, les réflexes et le flux systématique non-stop. Entre autres, chaque instrumentiste joue systématiquement avec  les silences et intervient subitement  au moment très précis où son partenaire s’arrête. La musique s’enchâsse avec un découpage de séquences ultra-courtes contrastant avec les intentions de chacun ou les prolongeant. Sur quasiment tous les morceaux, on les entend très rarement à quatre en même temps, tant ils parviennent à coordonner leur une virevolte d’interjections en interactivité. Etonnamment ludique et difficilement descriptible. Pat Thomas jongle avec une batterie improbable d’échantillons sonores ou s’affaire au piano,  Wachsmann  épure le propos avec des effets électroniques rares et une quintessence mélodique épurée et  Roger Turner distille  des raclements métalliques dans le registre aigu de son appareillage percussif. Un peu à l’écart, l’archet rêveur du contrebassiste Alex Frangenheim s’échappe un instant dans une distance recueillie. Wachsmann et Pat Thomas ont participé au Tony Oxley Quartet (BIMP Quartet Floating Phantoms a/l/l 001) lequel a aussi compté Derek Bailey (Incus cd et Jazz Werkstatt). Wachsmann a été longtemps associé à Oxley et Barry Guy dans les années septante et quatre-vingt, bien qu’il n’en reste que deux témoignages enregistrés(the Glider and the Grinder /Bead et February Papers /Incus 18). Gateway 97 est le summum de cette saga et fait oublier largement les albums précités et la monotonie de trop nombreuses publications de ces quinze dernières années. Dynamique, extrême variété sonore, qualité de l’écoute mutuelle, sens collectif, imagination, fantaisie : cet album récolte un 10 sur 10 tout azimut. L’improvisation libre fantasmée devenue réalité !!
Je répète encore : c’est très dommage que cet album n’ait pas été publié à l’époque car la musique est aussi originale qu’optimale. Jean-Michel Van Schouwbourg (Orynx-improv'andsounds)

WTTF was a quartet consisting of young bassist Alexander Frangenheim and established players Phillipp Wachsmann (violin, electronics), Pat Thomas (piano, electronics), and Roger Turner (percussion). This is a studio session from 1997, but it only came out last year. Why so long? Don’t know, but this sure ain’t no bottom of the barrel material. It’s grade A free improvisation, rich in listening (the chemistry between the string players) and extended techniques, and more than a dash of irreverence and humour (Thomas’s electronics, especially). Eight 3-to-11-minute pieces, all consequential and tightly-packed. Recommended. François Couture (Monsieur Delire)

[...] Já “Gateway ‘97” é outra coisa e o facto de consistir num registo de 1997 que ficara na gaveta até hoje mais contribui para esta impressão. Com Pat Thomas, Alexander Frangenheim e Roger Turner, Wachsmann limitava-se na altura, tal como no presente (oiça-se, por exemplo, o seu mais recente “Imaginary Trio”), a simplesmente seguir o rumo que traçara muito antes.

A qualidade é inquestionável, mas não se detecta qualquer desvio dos parâmetros que eram e continuam a ser habituais a estes improvisadores. A música não avança, não se retira e não rompe com o contínuo de uma prática improvisacional que entrou há muito em modo de repetição – no caso apesar da então juventude de dois dos intervenientes, Thomas e Frangenheim.

Pioneirismo e estagnação

Ainda que se trate de um veterano da mesma geração de Evan Parker e Peter Brotzmann (e de Turner, o baterista aqui de serviço), Philipp Wachsmann forjou um uso do violino que muito cedo substituiu a noção de frase pela de textura, criando um mundo sonoro liliputiano e não-linear que antecedeu em várias décadas a tendência reducionista. Surpreende que este mesmo visionário do violino tivesse acabado por estagnar, conformando-se com o seu estatuto de patrono de uma secção da música improvisada que se encontra já em declínio. Ouve-se “Gateway ‘97” e nenhuma lição se tira. Pelo menos uma lição positiva, pois fica-se a perceber que até um radical se pode tornar num conservador. Rui Eduardo Paes (Jazz.pt)