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Gingko cs347
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Duo contrebasse et percussions de très bonne tenue qui explore les timbres, les sonorités, les couleurs, la physicalité instrumentale au travers d’un dialogue soutenu, corps à corps, basé sur l’écoute, les émotions partagées. Vasco Trilla joue de l’archet sur les cymbales ou est-ce Johannes Nästesjö qui approche une surface cuivrée en vibration contre une corde frottée ? Celles-ci sont frottées avec insistance, pressées, grondantes et amorties à la fois, créant des vibrations souffreteuses, hésitantes. Accrochés au timbre et à la peau inférieure de la caisse claire, des ressorts et des fils en transforment la résonance et vibrent en ressac. Des clochettes et un métallophone cristallins tintinnabulent dans l’espace meurtri par les chocs sur le bord métallique des caisses ou l’articulation des doigts sur la peau du tambour, le chevalet grinçant de plus belle. Les instruments sont renvoyés à l’état de nature, objets sonores, générateurs de couleurs, frottés, crissés, résonnants, amortis, …. Ou le lyrisme boisé et retenu point sous l’archet accompagné d’une syncope claudicante, cascade de coups brefs…. Un pizz soutenu et sauvage fait rebondir des cliquetis de baguette sur la batterie amortie et un jeu de cloches … et la conversation s’anime et se décontracte : Yellow , Nuclear Resistance. Une musique organique, chercheuse, détaillée, vibratoire, animée dédiée à un des plus anciens arbres vivants, le Gingkobiloba. Jean-Michel van Schouwburg (Orynx) |